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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 16:54

Un vendredi de janvier 1942

 

Madeleine s’active dans leur petite chambre, pour que tout soit propre et joli afin d’accueillir son homme. Stanislas devrait rentrer pour le weekend. Nadja s’est endormie dans son berceau, quand Madeleine se rend compte qu’elle n’a plus de pain. Hésitante, elle se dit que le bébé dort, et qu’elle n’en a que pour quelques minutes, le temps de descendre, de courir à la boulangerie, et de revenir, la petite ne se rendra pas compte de son absence. Elle couvre Nadia d’un lainage supplémentaire, l’embrasse sur le front, et sort sans bruit. Laissant la clef sur la porte, afin que les voisins interviennent si la petite pleurait trop fort. Elle dévale les escaliers, et court dans la rue jusqu’à la boulangerie. Elle a oublié qu’il pourrait y avoir la queue, comme de plus en plus souvent. Dans la file, les gens discutent entre eux, échangeant sur le prix de toute chose, les tickets d’alimentation, la faim, les maladies, les enfants, la guerre, les attentats… Madeleine ne s’en mêle pas, elle est préoccupée, « si ma douce Nadiejda se réveille et qu’elle pleure, pourvu que la queue se résorbe suffisamment vite… ».

Enfin c’est son tour de prendre une part de pain noir contre ses bons de rationnement.  Elle se presse pour remonter la rue d’un pas rapide, quand elle croise un voisin.

  • Ah vous êtes là ! S’écrit-il, on a entendu la petite hurler alors on est monté voir, et on a vu les boches chez vous !

Stupéfaite, elle en laisse tomber son filet avec son pain. L’homme le ramasse et lui tend.

  • Ça va aller ma p’tite dame ?  Madeleine pense à toute allure, son bébé qui doit avoir été réveillé par ces brutes, et Staczek qui va arriver par le bus … que faire ? Elle demande au voisin s’il veut bien attendre son mari à la station de bus pour le prévenir de ne pas monter, mais l’homme refuse,
  • Ah non non non ! Je ne veux pas avoir d’ennuis moi ! Je ne sais pas ce que vous avez à vous reprocher tous les deux, et je ne veux pas le savoir ! ça ne me regarde pas ! C’est déjà bien que je vous prévienne.

Et il s’en va. Madeleine a le ventre qui se tord d’angoisse. Elle se dit qu’« ils » ne feront rien à un bébé, du moins l’espère t’elle, qu’il n’y a rien à trouver chez elle, mais que Staczek ne doit surtout pas rentrer à la maison. C’est sûrement lui qu’ « ils » sont venus chercher. Elle se résout donc à l’attendre, les mains dans les poches de sa veste. Ils ont convenu de cela ensemble, si jamais il y avait une alerte, mettre les mains dans les poches, et faire comme s’ils ne se connaissaient pas, marcher dans la même direction à distance et dès que la voie est libre, passer la main droite dans les cheveux.

Elle attend, un bus s’arrête à l’arrêt, sans voir descendre Stanislas. Il ne lui a pas donné d’heure pour rentrer. Le temps passe et la boule d’angoisse se fait de plus en plus violente dans son ventre. L’heure du couvre-feu ne va pas tarder, elle a froid, mais tremble de peur. Enfin un autre bus approche, elle baisse la tête, de peur qu’on ne voie qu’elle attende quelqu’un, les mains enfoncées dans ses poches. Elle fait celle qui cherche quelque chose à terre. Staczek a remarqué les mains et descend du véhicule sans la regarder, il s’accroupi pour relacer sa chaussure. Madeleine comprend qu’il lui donne de l’avance, alors elle prend la direction opposée à la maison, passe sa main dans ses cheveux et entre dans une porte cochère quelques mètre plus loin. Quelques minutes s’écoulent et il entre à son tour. Elle se jette dans ses bras, 

  • Les boches sont à la maison, murmure-t-elle.
  • Je sais comment aller, ne t’inquiète pas moj scarbie. Je vois toi chez Mich’ euh Marcel demain, trébuche-t-il sur le nouveau prénom de son ami, surtout, donne beaucoup baiser de son papa à moje kochanie[1] Nadja.

 Il l’embrasse, lui saisit le visage dans ces longues et larges mains râpeuses, la dévisage avec une grande douceur, l’embrasse encore, en silence et se sauve dans la nuit qui commence à tomber. Elle sort quelques minutes plus tard, émue par la tendresse de son homme, puis cours jusqu’à leur chambre. Elle entend sa fille hurler d’en bas, son cœur se sert de plus belle. « En tout cas elle est vivante et toujours là ! » pense-t-elle. Elle arrive enfin essoufflée, un allemand tient le bébé dans les bras, il essaye de la distraire mais l’enfant n’est pas coopérative, elle a faim et aucune berceuse, même en allemand, ne peut la calmer. Madeleine se précipite sur celui-ci, qui fronce les sourcils, et dit 

  • En voilà une mère qui laisse son enfant seul comme ça ! Où étiez-vous quand votre bébé pleurait ? 
  • Avec le froid qu’il fait dehors, une bonne mère ne sort pas son bébé ! Et si j’ai été longue c’est qu’il faut faire la queue pour obtenir un pauvre morceau de pain ! Répond-elle avec colère, leur montrant son filet encore à son poignet.
  • Rendez-moi mon bébé ! ajoute-t-elle en arrachant son enfant des bras maladroit de l’allemand qui tentait de bercer la petite, je ne pense pas que vous soyez qualifié pour la nourrir vous-même ! Elle replace le tabouret contre le mur et cherche à s’installer pour allaiter son bébé.

 

Ils ont retourné toute la chambre, le lit est défait et la vaisselle, les vêtements, même les carottes qui étaient conservées dans une boite pleine de sable aussi, tout est sans-dessus dessous.  Le berceau a également été fouillé, retourné. C’est alors qu’elle surprend le regard vicieux d’un des hommes, sur sa poitrine rebondie.  Furieuse elle se voile dans son écharpe de laine en leur tournant le dos. Ils l’interrogent néanmoins.

  • Où est votre mari Monsieur OBODA Stanilaw[2]?
  • Il est en Allemagne, je crois, il est prisonnier, improvise-t-elle.
  • Vous croyez ? Pourquoi croyez-vous ? Où ça en Allemagne ?
  • Je ne sais pas
  • Vous ne savez pas quoi madame ? S’il est prisonnier ? Ou bien où il se trouve ?
  • Je ne sais pas où il est. Elle à la tête penchée sur son bébé, elle sent le regard inquisiteur de l’homme qui l’interroge et ne veux pas lui montrer qu’elle improvise ses réponses.  Il faut qu’elle ait l’air sûre d’elle, mais à l’intérieur elle tremble de peur.
  • Vous savez, madame, nous sommes des gens organisés et civilisés, et même nos prisonniers ont le droit d’écrire à leur épouse ! dit l’officier avec un certain mépris condescendant.
  • Je ne sais pas où il est, répète Madeleine. Plus elle sera évasive pense-t-elle et plus elle laisse de temps à Staczek pour se cacher.
  • Je suis sûre que vous savez qu’il n’a jamais été prisonnier madame, nous tenons des listes exactes de nos prisonniers, et je n’ai pas de OBODA Stanislaw dans mes listes. J’ai vérifié. Un instant elle panique, et improvise :
  • Si vous voulez tout savoir, il m’a quitté, dit-elle en colère. 
  • Quel vilain homme ! Ce n’est pas correct de laisser sa femme et son enfant !
  • Je ne sais pas où il est répète-t-elle d’un ton lasse, laissant perler des larmes aux coins de ses yeux, la pression, la peur, elle ne sait, mais ça fait son effet, l’homme semble s’adoucir. Elle répète :  Il m’a quitté, vous croyez que ce n’est pas déjà assez dur pour moi ?
  • Très bien madame, de toute les façons, nous n’avons rien trouvé ici, donc nous allons nous retirer. Si vous avez des nouvelles de votre mari, je voudrais être informé. Pouvons-nous compter sur vous ? demande l’officier d’un ton métallique et froid.
  • Ça m’étonnerait que je le revoie un jour, prédit-elle, toute à son jeu de rôle, et même s’il revenait, vous croyez que je le reprendrai ? et d’abord qu’est-ce que vous lui voulez ?
  • Il vaudrait mieux pour vous que vous nous informiez de son retour s’il revient, conclu l’homme au regard de glace. Le reste ne vous regarde pas. Aurevoir madame. Et ils s’en vont, laissant derrière eux le chao dans la chambre et dans le cœur de Madeleine.

 

Ils ont eu chaud.

 

[1] Ma chérie

[2] Orthographe allemande de Stanislas

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12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 08:40

(...) Malgré toutes ces préoccupations, chaque fois qu’il le peut, il rend visite à sa femme et sa fille, durant l’hospitalisation après l’accouchement. Ce sont, pour lui, des parenthèses de bonheur. La petite ne cesse de dormir à chacune de ses visites, si bien qu’il la surnomme « ma chérie petite dormeuse ». Elle a le sommeil aussi lourd que lui, malgré toutes les tentatives qu’il fait pour la réveiller, il l’embrasse, lui chatouille le nez, les oreilles, lui parle, l’appelle en polonais ou en français, le bébé reste les yeux clos, c’est à peine si elle retrousse les lèvres quand il tente de lui mettre le petit doigt dans la bouche, et ils en rient tous deux, de ce bonheur d’être ensemble, complice, amoureux. Mais ces moments sont trop courts, car la vie de Stanislas est une course permanente.

 

Il faut aussi courir pour obtenir les cartes d’alimentations. Staczek parle le français mais avec un fort accent polonais. Pour obtenir la carte d’alimentation de sa fille, on lui a donné, à la maternité, le certificat de naissance ainsi que le livret de famille dans lequel est inscrite sa fille, Nadjia. Avec cela il s’est rendu à la Mairie de Puteaux. L’employée derrière le guichet est une femme grisonnante, les cheveux relevés sur les côtés du visage avec deux énormes peignes noirs et or. Elle a des lunettes d’écailles sur son long nez, et regarde les gens par-dessus.

 

  • Bonjour Madame, je viens pour carte alimentation, dit-il poliment, à la maternité on me donne ça…et il dépose le certificat de naissance et le livret de mariage sur le comptoir de bois.

L’employée dévisage l’homme avec dédain et se saisi des documents de deux doigts, comme si elle craignait qu’ils ne soient sales. Elle lit attentivement, puis les redépose sur le comptoir, toussote pour éclaircir sa voix et dit haut perché :

  • Puis-je voir votre carte d’identité ?
  • Je pas de carte, je certificat de travail et permis de séjour correct, …
  • Avez-vous fait votre déclaration de juiverie ? demande-t-elle d’un air dégouté.

Il fronce les sourcils, quel absurdité de diviser les gens pense-t-il.

  • Non, je ne pas Juif, madame, je polonais c’est tout
  • Vous habitez Puteaux ?
  • Oui madame, au …
  • Je dois voir un certificat de domicile qui me le prouve, l’interrompt-elle.
  • Madame je désolé, je pas certificat comme ça, qui doit donner moi certificat ?
  • Eh bien, fait-elle d’un ton méprisant, si vous êtes locataire c’est votre logeur, ou votre concierge s’il a reçu l’autorisation préfectorale de le délivrer.
  • Bien je remercie vous, je demande à concierge, au revoir Madame.

Mais la dame ne répond pas elle marmonne dans sa barbe que ces étrangers exagèrent, ils ne savent rien et la dérange pour tout !

 

Il retourne à la maison, il s’adresse à un homme rougeau, qui visiblement s’installe dans l’office.

  • Bonjour, où je cherche Monsieur G. le concierge de ici ?
  • Ben c’est moi le nouveau concierge, qu’est-ce qu’il veut l’monsieur ? demande-t-il avec un fort accent chti.
  • Je dois faire carte alimentation pour ma fille, elle née avant hier, et bientôt arrive avec sa maman, la Mairie dit, il faut certificat domicile. J’ai besoin. L’homme lui souris, il semble sincèrement ravi.
  • Ah ! félicitation ! dit le bonhomme, ben c’est que mi euh j’peux pas vous faire ça, pour l’heure! je ai pas l’autorisation de délivrer ces papiers encore, c’est que maintenant faut se présenter à la préfecture pour tout ! même si on est des bons français, qu’on a fait la guerre, tout ça ! ben faut quand même prouver qu’on n’est pas des planqués ! c’est un monde tout de même ! s’emporte-t-il tout seul. Et il cherche l’approbation de Stanislas.

Stan n’approuve pas, ne nie pas non plus, il reste calme, et demande :

  • Et alors qui peut ? parce que je veux carte pour elles ! et pour carte il faut certificat !
  • J’comprends votre problème, mi ! hein ! mais je peux pas vous délivrer ce foutu certificat ! Faudrait voir avec M’sieur G. l’ancien concierge. Il a changé d’crèmerie ! mais y r’passe a d’main, je vais lui en causer, mais faudra repasser d’main alors hein ?
  • Je comprends un peu. Merci. Je suis demain ici, pour voir Monsieur G. et il donnera le certificat. C’est le matin, où l’après-midi que je dois venir ?
  • Bah…ça devrait plutôt être l’après-midi…je pense hein…vous habitez là depuis longtemps ? c’est qu’mi j’connais pas tous les locataires encore, …il dévisage Stanislas, avec insistance.

 

L’homme est serviable, gentils, mais un peu trop bavard et curieux. Tout en restant correcte et poli, Stanislas lui donne le minimum d’information, restant vague sur son métier, ses origines… (...)

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 15:10

 

C'est un roman qui a commencé comme une page d'écriture, avec l'envie d'écrire sur un monde fantastique tout en restant dans le réel, une histoire pleine de rebondissements qui m'ont plutôt guidés, je me suis laissée emportée par mes personnages, leur histoires, leurs drames, et j'ai laisser l'histoire m'entrainer à leur suite. 

voici la présentation et le lien vers le téléchargement, si cela vous donne envie de lire. n'hésitez pas à me donner un avis, ici ou sur le site kobo, ou fnac. merci d'avance

je vous demande un peu d'indulgence quant aux fautes de frappe et d'orthographes qui m'ont échappées. 

Une jeune femme Marie, rencontre un jeune homme Stanley, lors d'un weekend de ski. Elle est lycéenne et lui étudiant. Ils se plaisent, mais, par malchance, se perdent de vue durant quelques années. Quand ils se retrouvent, c'est une évidence, ils s'aiment. Un jour, pourtant, Stanley disparait, inexplicablement, laissant Marie seule et désemparée avec un jeune chiot. La meilleure amie de Marie, Maryse, d’une nature très intuitive, apprendra qu'il existe, depuis la nuit des temps, des entités mystérieuses, qui œuvrent à l'amélioration des espèces animales, et que Stanley, d'une manière ou d'une autre, est mêlé à tout cela. Il faudra beaucoup de courage à Marie pour surmonter son chagrin et avancer dans la vie, jusqu'à, par hasard, recroiser la route de Stanley, 30 ans plus tard. Mais est-ce vraiment Stanley ?

 

https://www.kobo.com/fr/fr/ebook/stanley-et-moi#ratings-and-reviews

bonne lecture !

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27 mars 2024 3 27 /03 /mars /2024 09:51

Ils sont enlacés, comme deux naufragés sur une mer déchainée, ils s’agrippent l’un à l’autre, le cœur battant, ils coulent et veulent survivre à cette tempête en eux. Ils sont sur le quai d’une gare, leurs âmes, leurs corps, leurs cœurs sont emprisonnés l’un de l’autre.

Il la dévisage éperdu, mémorisant chaque courbe, celle de ses cils, de ses joues, la forme de son visage, de sa bouche qu’il saisit de ses lèvres, il voudrait garder le goût, le parfum en lui d’elle.

Elle s’accroche à lui se suspend à son regard si doux si chaud qu’elle se sent enfin belle. Elle caresse sa joue, ses cheveux, elle voudrait se souvenir de ses boucles qui glissent entre ses doigts. De cette sensation d’infinie, de sentir son odeur, sa peau sur sa peau à elle. Elle s’enivre de lui.

Il blotti sa tête dans son cou et elle frissonne, il sourit et la serre plus près de lui.

Ils n’entendent rien, ne voient qu’eux, coupé du monde dans cette bulle qu’ils sont seuls à habiter.  Ils prolongent encore ce temps en suspens, encore un baiser, des doigts qui se serrent et tissent l’avenir.

 Il y a quelques heures encore, ils riaient de cette chance d’être réuni, de ce trajet incroyable que l’univers à choisi pour eux les conduisant l’un vers l’autre, ils bâtissaient leur avenir, des enfants courant dans l’herbe, un toit, une lumière éternelle sur leur bonheur. Ils étaient certains que c’était écrit, qu’ils avaient raison, que rien ne les en empêcherait.

Elle prononce son prénom d’une autre culture, il lui murmure dans sa langue des mots doux. Ils savent mais ne veulent pas encore l’entendre, qu’ils auront à se quitter, lui d’un autre continent, elle d’ici. Mais il n’est pas encore temps, ils ont encore tant de minutes de secondes pour être unis, ensemble, serrés l’un à l’autre.

Soudain une annonce vient interrompre leur étreinte, le train entre en gare, le temps s’accélère, l’urgence de se dire encore plus fort, plus doux ce sentiment d’unité. Ils se murmurent ces choses secrètes à l’oreille, leurs cœurs se gonflent du manque qui les attends, ils ne veulent pas encore y penser mais leur corps anticipe, sait déjà.

Elle croit encore qu’ils auront du temps pour se dire mille choses, Il lui donne cette illusion en l’enlaçant encore. Ils se sont approchés de l’inéluctable, il a posé un pied sur le tremplin vers l’absence, elle ne renonce pas, ils enserrent leurs doigts, leurs yeux maintiennent le lien. Leurs lèvres prononcent des promesses silencieuses. Les yeux s’embuent, mais ils ne le sentent pas encore. La vie les bouscule. Ils voudraient suspendre le temps, mais l’inéluctable sifflet siffle la fin, il est monté dans le wagon, collé à la fenêtre il parle en silence, elle entend une promesse, elle lui sourit, son regard se brouille, humide.

Le train siffle, s’ébranle, elle marche à coté, la main levée comme pour le toucher encore, être dans sa chaleur, elle court, garder encore un tout petit moment ce regard qu’il pose sur elle et c’est trop tard. Mais elle continue encore un peu de courir au ralenti jusqu’au bout du quai.

Il n’y a plus que les rails.

Elle s’effondre. Repliée sur elle-même elle ose laisser le manque de lui l’envahir, la ronger, tout son corps est manque. Son cœur se comprime douloureusement, son ventre se contracte, sa respiration se saccade, elle croit que la vie pourrait la quitter là, à cet instant pour ne plus souffrir de cette absence cruelle. Elle pleure sans honte, à l’unisson de la pluie qui masque ses larmes. Est-ce qu’il pleut vraiment ?

Lui s’est assis, le visage tourné vers la fenêtre, il tente de respirer mais son cœur bat à tout rompre, il ne savait pas qu’il pourrait vivre cette intensité, cette explosion, ce miracle avec elle. Il n’avait jamais envisagé cela avant pour lui et il ne saura plus vivre sans. Comment vivre sans elle à présent ? il doit pourtant rentrer, c’est une déchirure, il ferme les yeux pour retenir l’eau qui pourraient déborder. Il la revoit à l’instant courir, son sourire, sa peau sur la sienne, son parfum, ses lèvres sur les siennes. Il sourit en repassant les heures d’avant, la tête posée sur le dossier il se laisse bercer par ses instants suspendus, comme hors du temps. Quand se reverront ils ? il n’ose pas encore compter les jours, les semaines, les mois et la mer entre eux.

 

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 08:00

Adriana Pitelberg avait dû être une très belle femme. Aujourd’hui, elle gardait encore une allure aristocratique, bien que marchant avec une canne tout à fait ordinaire, elle semblait garder d’un passé prestigieux une prestance dans sa posture, le port de tête, la coiffure peut-être.

Adriana Pitelberg était professeure de piano. Ma professeure de piano. Je lui tenais une admiration sans borne. Quand ses doigts fins et osseux, dont l’annulaire gauche portait une énorme bague d’argent et d’ambre, courraient sur le clavier sur une nocturne de Chopin, alors qu’il m’aurait fallu observer avec quelle agilité il fallait placer ses mains, je fermais les yeux et me laissais transporter.  Je crois qu’elle m’a surpris plus d’une fois dans cet état presque méditatif, et qu’elle n’a rien dit. Je crois qu’elle m’aimait bien, en fait. Je n’étais pas sa meilleure élève, loin s’en faut, mais j’étais la plus empathique de ses élèves.

Quand de sa voix grave, elle me disait « écoute, la légèreté de cette note, comment elle se suspend dans l’air pour mieux introduire la suite » je la regardais et lui souriait, et tentait de reproduire avec plus ou moins de dextérité cette fluidité.

Mme Pitelberg, habitait une petite maison de ville, en meulières, enchâssée entre deux autres plus cossues.  C’est chez elle qu’elle recevait ses élèves. Un bel endroit, soigné et douillet. Elle mettait des fleurs à ses fenêtres au printemps, et posait toujours un vase garni de fleurs de saison sur une console, à côté du piano demi queue au milieu du salon de musique. Parfois sa maison embaumait le parfum sucré d’une brioche au four, ou d’un gâteau. Quand j’arrivais ainsi, je levais mon nez de gourmande et lui disais avec l’eau à la bouche combien cela enrichissait mon imagination. Et souvent cela améliorait mon jeu, ce qui la faisait rire.

Je crois que notre complicité, c’est renforcé, ce jour où, il faisait une chaleur d’enfer, une canicule qui mêmes persiennes fermées, transpirait dans chaque recoin de la maison. Adriana Pitelberg a défait son éternel gilet beige, et remonté les manches de son corsage strict.  Ce jour-là, j’ai vu sur son avant-bras gauche, un tatouage complètement antinomique avec sa classe. Un chiffre bleu clair 71564.

J’ai murmuré, Auschwitz et je l’ai dévisagé. Elle a vu mon regard sur son bras, ramenant vite sa manche sur cette marque infame. Puis elle a vu cette larme sur ma joue, sans que je ne puisse la retenir. En silence, elle a opiné de la tête. Détournant le regard, elle s’est remise à jouer avec plus de douleur, ou d’énergie, je n’ai pas su. Je n’écoutais pas vraiment. Ou plutôt, j’étais submergé d’émotions.

Quand elle m’a proposé de jouer, j’ai laissé mes mains au-dessus du clavier sans y toucher, et j’ai murmuré, Baba[1] Mayoushka aussi, a ce tatouage, elle c’est 71654.

Silence.

Puis, Adriana Pitelberg a posé ses doigts sur le clavier, entamé cette nocturne en do mineur que Baba Mayoushka fredonne, parfois, quand elle se croit seule, ou qu’elle a ses yeux dans le vague, d’une voix qui parfois se brise. Ma grand-mère ne peut plus jouer de piano.

Adriana Pitelberg n’a rien dit de plus. Ma leçon était terminée.

Mais moi je sais, maintenant, que ces deux femmes, pianistes virtuoses dans leur jeunesse, se sont chantées les airs qu’elles aimaient, pour tenir une heure de plus, un jour de plus, au cœur de cette morne Pologne.  Dans ce camp de folies.  Quand l’une flanchait, l’autre était là pour l’aider, et fredonner encore quelques notes. Et quand Maya a eu les doigts écrasés par une crosse SS, c’est Adriana qui a soigné comme elle pouvait ces doigts tout déformés. Toujours, elles ont continué à chanter les notes et les accords pour tenir encore, et encore.

 

 

 

 

[1] Baba signifie mamie en polonais

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 07:50

Elle a perdu son porte-monnaie, ou bien on le lui a volé. Elle cherche dans son sac, non, il n’y est pas. La boulangère a déjà emballé la baguette dans un papier fin, aux couleurs de son fournisseur de farine, elle l’a même scotchée. Elle attend le paiement avec ce regard blasé, presque indifférent. Phyllis, devient écarlate.  Elle fouille encore les profondeurs de son sac, mais pas même une pièce d’un euro ne vient la sauver. Elle y tâte pêle-mêle, des crayons graphites plus ou moins gras, un carnet d’esquisses déjà bien entamé, des élastiques pour ses longs cheveux noirs, sa carte d’identité, sa carte d’étudiante, sa carte de bus, sa carte d’entrée annuelle aux musées, son dossier en cours, son téléphone, mais pas une piécette.

Elle se souviens que la veille, elle avait vidé cette menue monnaie dans la « boite à projets », sur le coin de son bureau, elle espérait ainsi s’offrir, à force de persévérance, une mallette de 48 feutres très spéciaux mais un peu coûteux, ou ce carton à dessin à rabats, qui lui faisait de l’œil dans la vitrine de cette boutique de matériels et fournitures des beaux-arts. Elle va bredouiller : un « je suis déso… » quand un bras passe au-dessus de son épaule et dépose sur l’assiette à monnaie, le prix de sa baguette, en plus d’une voix si profonde, si grave qu’elle raisonne jusque dans sa poitrine, qui dit :

–          c’est bon c’est payé.

Elle se tourne au ralenti vers l’homme, pleine de gratitude, stupéfiée de ce geste si généreux. Lui, il a un petit sourire en coin, lui jette un regard de quelques secondes, puis s’adresse à la boulangère par-dessus sa tête,

_       Une pour moi aussi 

 Il ajoute une 2ème pièce à la première, saisi les 2 baguettes et le bras de Phyllis l’entrainant vers la sortie. La queue devant la boulangerie s’est indubitablement allongée. Elle se laisse faire, sans réagir. Elle est comme pétrifiée.

Sur le trottoir il lui tend son bien 

_       Mathieu, pour vous servir ! il esquisse une révérence le sourire en coin.

Elle ferme les yeux. Cette voix encore, qui la fait frémir de la tête aux pieds. Elle sourit, soupire, ouvre un œil, puis l’autre, reviens à la réalité, et réalise enfin ce que cet homme vient de faire pour elle

–          merci, je… je suis confuse, vous n’aviez pas à… je vous dois… je crois que j’ai oublié mon porte-monnaie, ou bien je l’ai perdu, ou encore… peut être qu’on me la volé, il me semble... ce matin je l’avais et… 

Elle ne sait plus où se mettre, ses joues sont en feu, une goutte de sueur lui glisse le long du dos. Long frisson, mais de quoi ? Il est mignon ce gars-là.

Il a craqué le quignon et le croque tranquillement, ses yeux sont plissés, des yeux noirs, profonds, il semble amusé de cette situation. Il propose d’aller boire un café, juste en face. Elle le suit sans réfléchir, puis soudain stoppe au milieu du boulevard,

–          mais enfin non ! je n’ai rien pour payer ! 

–          je vous invite voyons ! avancez, si non, vous n’y goutterez jamais si vous êtes renversée.

 

Ils sont face à face, dans ce bistro rétro, autour d’une minuscule table ronde sur des chaises en bois tourné. Elle, toujours confuse, rougissante, le nez dans sa tasse. Lui, adossé, remuant, bras tendu, ses deux sucres dans son expresso. 

_          Et vous allez souvent à la boulangerie sans un sou vaillant, où c’était pour que je vous sauve la mise seulement aujourd’hui ? demande-t-il de sa voix de basse profonde.

 Sans réfléchir, elle répond 

_           J’adore votre tessiture, elle me rentre dans la peau comme une caresse, elle vibre dans l’air et me fait frissonner, mon papa avait une voix comme ça je crois, je pense que je pourrai vous épouser juste pour entendre votre voix tous les jours que Dieu fait.

Puis elle lève les yeux vers lui, toute étonnée d’avoir osé livrer ses pensées tout haut. Il la dévisage, interloqué par cette déclaration impromptue et répond tout sourire

–          Samedi prochain, si vous êtes libre, mais peut être que je devrais savoir votre prénom pour publier les bans ? 

 Elle éclate de rire, rejetant sa tête en arrière, puis ramenant d’une main sa chevelure sur son épaule gauche, elle se présente :

–        Phyllis, étudiante aux beaux-arts, 21 ans, célibataire, saine d’esprit, encore que l’on pourrait en douter depuis quelques minutes, fauchée, résidente d’une chambre universitaire à deux pas d’ici. Est-ce suffisant pour les bans ? 

Il sourit conquis.

_         Phyllis… telle la fille du roi de Thrace, et je serais alors Acamas… murmure-t-il rêveur, il ajoute : Phyllis, je sais que vous habitez le quartier, je vous vois passer souvent, avec ce carton à dessin qui n’a plus d’âge, et votre démarche de fée, hors du temps et des contingences des pauvres terriens que nous sommes. Je suis tombé amoureux de vous dès la première fois, il y a déjà quelques semaines. Vous ne m’avez même pas jeté un grain de votre poudre magique. J’ai espéré, chaque jour, et ce matin, j’étais juste derrière vous, les augures étaient bons, vous aviez besoin de l’aide d’un humain et ce fut moi.

Elle a fermé les yeux, pour se bercer de ces sons de basses qui l’emprisonnent d’un vent de félicité, elle n’écoute pas vraiment les mots, mais la mélodie, elle se laisse aller sur le dossier de sa chaise, et ronronne de plaisir.

_          Je dis oui, murmure-t-elle envoûtée.

Un long frisson lui fait rouvrir les yeux et découvrir l’intensité du regard de cet homme posé sur elle. Elle tend la main, pour le toucher, vérifier si ce n’est pas un mirage. Il saisit cette main, l’embrasse à la polonaise, respectueusement, sur le dessus.  Regard intense, elle interroge

–          Qui est Acamas selon vous ?

–          Hum…dit il pensif, c’est un homme inconstant, promettant son amour sans mesurer le poids de ses promesses, il en paiera le prix, bien fait pour lui. 

Elle laisse le silence s’installer, le regard ailleurs, puis lentement se tourne vers lui,

_          Si je suis votre Phyllis et vous êtes mon Acamas, se pourrait-il que vous me fassiez mourir de chagrin ? 

_          Vous connaissez assurément la légende, n’est-ce pas ?  Elle le regarde, droit dans les yeux soudain grave  

_          On ne porte pas un prénom pareil sans en connaitre toutes les nuances,

_         N’oubliez pas que je me nomme Mathieu, dont le sens est le don de Dieu, je vous promets l’éternité de ma passion, je vous offre mon cœur tout près d’exploser, gonflé qu’il est du bonheur de vous connaître. Je ne saurais vous faire la moindre peine tant mon amour vous est acquis. 

_           Alors, embrassez-moi belle âme, je suis à vous.

C’est ainsi, qu’une fée lumineuse et légère entrepris de lier son destin à une voix de basse au sourire en coin ravageur, sur un chemin d’imprévus, de grandes joies et de petits tracas ordinaires, pour un temps que l‘on ne peut compter.

 

 

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 21:45

Racontez une histoire en prose (de préférence) qui commence par :"j'ai trouvé dans ma bibliothèque" ou qui finisse par "je ne suis pas bibliothécaire" (ou les deux).

Publiez-la sur votre blog le Lundi 14 Juillet.

J’ai trouvé dans ma bibliothèque une page détachée d’un livre, je ne sais de quel livre. La page est jaunie, racornies dans les angles, page 21 -22. Les mots sont mystérieux car il manque le début de la phrase, et je ne comprends pas de qui ça parle, ni où cela se passe. C’est absurde. Je ne crois pas avoir déjà lu ce livre. En tout cas cette page volante ne me rappel aucun des centaines de livres qui peuplent ma bibliothèque. Ce qui m’ennuie c’est que je suis sûre que le contenu de ce texte va manquer au lecteur qui lira ce bouquin auquel il manque cette page ! Cela me rappelle un jour, j’ai lu un roman plus ou moins historique, d’un aviateur russe dont l’avion était tombé dans la forêt. Il avait les 2 jambes cassé, isolé dans l’immensité de cette forêt, il s’est trainé, dans la neige durant des kilomètre... bref, il a survécu, bien qu’on ait dû lui couper ses 2 jambes quand il trouva enfin quelqu’un pour le secourir. L’histoire était prenante, envoutante, cet homme avait fait preuve d’un courage exceptionnel, d’ailleurs je crois que le titre du livre c’était « un homme véritable ». Mais il manquait les dernières pages. Combien ? Je ne sais pas. Je resterai sur ma faim indéfiniment, sans savoir comment ça se termine. Frustration de ne pouvoir fermer ce livre avec la satisfaction d’un roman achevé, aboutis. J’aime fermer un livre et rester quelques instants encore, le nez en l’air, dans l’atmosphère du texte, de l’histoire. Parfois, je rouvre le livre au hasard, pour relire quelques page et me dire « ah oui, ce moment-là... ». Alors que là, avec ce livre inachevé, je suis resté interdite de fin. Frustrant. Et je l’ai relu entièrement une autre fois, plus tard, comme si je pouvais conjurer cette fin interrompu avec une deuxième lecture... je n’ai pas fini le livre la deuxième fois, comme si je ne voulais pas éprouver cette frustration imposée. Je choisissais moi-même l’arrêt du récit. Pour en revenir à ma page 21-22, comment savoir à quel livre elle appartient ? Je ne suis pas bibliothécaire !

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 06:32

cette année encore, je tente ma chance... je ne sais pas si cela suffira, ma supplique est assez clair pourtant, J'AIME LIRE!!!!

mais sûrement que je ne suis pas la seule!

bref, voici ma lettre, on verra bien ...

 

"

Bonjour,
J’ai reçu à Noël un cadeau étonnant de la part de mes enfants, un hibouc. C’est une sorte d’animal qui ne fait aucun bruit mais qui mange des livres. Un seul œil rectangulaire assez grand, pas d’oreille, une petite bouche sur le côté accessoirement reliée à un fil qui semble jouer le rôle d’une trompe à la manière des papillons ou des abeilles, il ingurgite un livre en quelques secondes, c’est affolant ! Et le pire c’est qu’il les digère très bien ! Il peut être noctambule, et rester toute une nuit éveillé, sans rechigner, et il peut enchainer sur une journée de labeur comme ça, sans rien revendiquer. Il a une mémoire étonnante, car il sait toujours où je me suis arrêté la dernière fois, sans s’embarrasser de marque pages qui glissent.... il pèse quelque gramme quel que soit le régime intensif auquel je le soumets, je peux lui donner à manger des gros bouquins de 500 pages ou plus, rien ne l’arrête, il avale, et ne prend pas un gramme. Ce qui me rend particulièrement jalouse, car ce n’est pas mon cas, regarder un gâteau au chocolat me fait prendre un kilo ! C’est également un animal très docile, peu lui importe que je change d’avis, que je revienne en arrière, que je corne toutes les pages, il reste propre, impeccable dans sa robe noir, imperturbable et serein. 
Pourtant, je n’avais  exprimé aucun désir d’en adopter un, presque le contraire, même, tant mon amour des pages à tourner était grand, de l’odeur  fruité des vieux livres, du son feutré et policé de la page que l’on tourne. J’étais dans le sensuel, dans la vérité vrai. Alors, un dévoreur de livre chez moi ? ah non ! 
Mais ce petit animal particulier, m’a fait de l’œil, il m’a donné à voir ce qu’il avait dans le ventre, j’ai osé ! Et fait incompréhensible, j’ai commencé à l’aimer ! Je m’en veux, paradoxalement, de l’aimer. Et d’une certaine façon,  ma bibliothèque non virtuelle, surf sur ces sentiments contradictoires. Je la sens ployer sous les reproches qu’elle me destine, « comment oses-tu !  Toi ! Céder à l’appel de la technologie, que fais-tu de nous et de toutes nos heures passés ensemble ! » La révolte gronde, je n’ose plus l’approcher, mes livres empilés, font des barricades, chutes en grand bruit au milieu de la nuit, parlent fort ! J’ai beau leur dire que je continuerai à les feuilleter, à les relire, à les donner, à les offrir à d’autres yeux que les miens, ils ont du mal à me croire. Ils me traitent de lâcheuse, de traitre à la cause littéraire,  de bruleuse de papier.... je n’ose écrire les autres termes employés. Comment leur dire, que l’appel irrésistible des livres, et le partages avec ma libraire préférée ne disparaitra pas de sitôt !  En même temps, j’ai bien vu que dans ces yeux à elle aussi, que j’avais rejoint un camp qu’elle ne tenait pas dans son cœur ! Les « adopteurs » de Hiboucs. Je lui ai pourtant acheté des vrais livres, mais j’ai bien senti que j’avais baissé dans son estime....
Mais lire, c’est lire non ? Lire une nouvelle dans un magazine, un livre ou un hibouc, c’est lire quand même ! C’est la même chose ! Non ? Je ne sais plus où j’en suis.  Peut-être qu’être jury du livre inter me sauverai de la débâcle annoncée dans les rangées de ma bibliothèque, pensez donc ! Ramener 10 livres d’un coup, ça la rassurerait, ça lui montrerai que je ne l’abandonne pas au feu, que je soutien sa cause ! Et discuter de bouquins, d’auteurs et de  mots c’est ce que j’aime faire !
Alors aidez-moi à ramener le calme en ma maison, sélectionnez moi, vous ne serez pas déçu !
M. , (48 ans, Psychologue en congé maladie, amoureuse de mon mari, 3 grands enfants)."
et vous? vous avez envie d'être jury? qu'avez vous écrit?
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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 17:57

cela fait bientôt un an que je n'ai plus rien écrit sur mes recherches et sur mon roman. 

le temps file à une vitesse sidérante et je me sens glisser dans ce tunnel du temps.

il aura fallu cette année assurer mon travail correctement avec plus de patients que d'ordinaire, il y eu aussi Face book qui me happa plus que je n'aurai voulu, et des travaux  dans ma maison qui me tenaient à coeur, que j'ai pu réaliser à la sueur de mon front. du coup, peu de préoccupations historiques contemporaines.

tant pis, tant mieux, les idées mûrisses dans ma tête, il serait utile de les noter afin de n'en rien perdre. mais je me fais confiance, l'heure viendra où tout cela prendra sens.

et puis il y a une réalité qui sans être douloureuse, ne me laisse pourtant pas indifférente, c'est le départ de mes enfants. l'aîné déjà installé dans les Alpes, ma fille sur Paris cette année et pour les années à venir , et le dernier après avoir eu son bac, a fait ses bagages ces jours -ci et a quitté la maison pour poursuivre ses études, aux cotés de son frères, dans les montagnes...la maison est vide. il ne reste que nous deux. nos pas raisonnent, il semble que les fantômes des siècles passés puissent reprendre possession de leur abris, un temps perturbé par nos amples travaux et notre emménagement.

laissons faire les choses. sans être triste, il m'arrive de ressentir ce vide comme une partie de moi qui se volatilise... c'est dans l'ordre des choses, les enfants ont leur vie propre, nous avons accomplie notre travail de parents... mais que c'est  venu vite tout ce vide autour de nous!   

le chat semble perdu, lui, sans d'autres mains pour les caresses que les notres impatientes.

il se love sur nos genoux, ronronne à qui mieux-mieux, et miaule de toutes ses cordes vocales, si par inadvertance nous osons lui interdire notre chambre, lui qui sans gène s'installait chez les enfants toutes les nuits!

nous allons retrouver nos marques, prendre plaisir au couple retrouvé, exploité ce temps qui nous est donné, et peut être justement en faire des temps d'écriture!

voilà, je ne promet rien, je pense m'y remettre avec lenteur et rêverie et néanmoins avec sérieux et rigueur... rien n'est interdit, tout est permis dans un roman, et tout évolue avec le temps. je me le donne, je le prend.

pour tous les impatients je ne sais pas quoi leur dire, lisez d'autres choses en attendant....!

 

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 18:55

il faudra  sûrement du temps 

les cicatrices sont profonde et noires

j'ai peur de la lobotomie des masses quand je vois qu'au premier tour des présidentielles les campagnes étaient noires fn...

parfois je me demande si l'Histoire n'est pas un recommencement, sans cesse...

comment peut on croire en ces discourts de haines, d'exclusion ?

j'ai du mal comprendre?

mais non, le bleu marine virant au noir des plus sombre entre à l'assemblée... je frémie.

 

au final, les roses au poing sauront il faire entendre l'humanisme, la solidarité, la justice???

je reste dubitative.

j'attend et j'espère,

je reste en tout état de cause vigilente!!!

ne baissons pas les bras, il faut au contraire se remonter les manches et se mettre au boulot!!

 

 

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