hier soir 21 h nous sommes allés au ciné voir le film de Guédiguian, l'armée du crime. j''en suis encore toutes émue....retournée, bouleversée...
comment vous dire, même si certain détails m'ont dérangés dans mon savoir des faits, j'ai plongé aux cœur de cette reconstitution
comme un retour en arrière , comme si j'ouvrais le livre des souvenirs de ma grand mère et de ses compagnons d'armes.
j'ai trouvé les acteurs excellents dans la luminosité de leur humanité, et le rendue de cette absolue nécessite de vivre à toute
allure la moindre parcelle de bonheur.
pour compléter le film et l'éclairer d'un filtre historique je vous conseille vivement le livre MISSAK de
Daeninckx car c'est un travail minutieux et précis 11 ans après, avec la rencontre clé de différents
personnages importants dans l'histoire.
une chose qui m'a dérangé c'est cet échange d'argent entre le responsable à lunettes et Manouchian???? et aussi cette phrase qu'il
prononce "c'est ça ou on vous vire"
je n'ai jamais eu connaissance de ce genre de transaction salariale entre les FTP???? j'irai chercher des éclaircissement sur cela
car je n'en avais jamais entendu parler. j'ai le sentiment que cela casse le mythe de l'engagement idéologique mais que tout cela était sous tendu par des contingences financières....??? comme
s'il s'agissait d'un emploi comme un autre.
je n'ai pas souvenir d'avoir évoqué ce sujet avec ma grand mère, ce qui est bien dommage. évidemment il fallait bien vivre et
travailler pour vivre, j'ignorais totalement que la Résistance payait donc ses résistants...est ce vrai? est ce une vue de l'esprit? je l'ignore pour le moment, mais je vais chercher à savoir
vous pouvez me croire!
plusieurs éléments dont je me souviens dans les discutions avec Madeleine OBODA ma grand mère:
en particulier, la jeunesse de Thomas Elec et de Marcel RAYMAN. elle a été agent de liaison à plusieurs reprise pour eux, car
contrairement à ce qui se voit dans le film, les armes n'étaient pas à disposition comme ça semble l'être , elles étaient rares, les partisans manquaient cruellement de munitions, et les fouilles
étaient fréquentes, si bien que pouvoir se promener ainsi avec son pistolet (sa pipe dans le langage de résistant) à la ceinture....ça me semble invraisemblable. ma grand mère m'avait raconté
combien elle avait été émue, surprise, effrayée , par la jeunesse de ces deux là!
l'histoire vrai issu du témoignage de ma grand mère, c'est qu'elle amenait les pipes et les grenades sur le lieu de l'attentat caché
dans le fond du landau de Nadia (ma mère), que les deux jeune embrassaient l'enfant en fouillant sous son matelas pour récupérer la "pipe" allait tirer sur l'officier allemand désigné , puis
quelques rues plus loin, même manège pour se débarrasser des armes, et repartir les mains dans les poches.car dès qu'il y avait attentat, il y avait fouille dans le quartier, on fouillait des
hommes, pas des landaus! elle c'est aussi déguisée en femme enceinte avec un faux ventre pour y cacher les armes, et là c'était une embrassade qui permettaient de les prendre ou les rendre.
l'histoire du landau est évoqué par Olga Bancic dans le film, mais les échanges d'armes qui sont joués ne me semble pas vraisemblable....??? une mallette, un cartable est un objet voyant et peut
donc être fouillé donc découvert! cette femme, Olga si elle fut arrêtée en même temps que les autres, et jugée coupable à la va vite par le pouvoir le 18 février 1943 avec les 23
autres membres capturés, a été transférée en Allemagne pour y être décapitée...on ne fusillait pas les femmes, car les femmes ne méritaient pas une balles dans l'idéologie sexiste des
nazis....!
pour la compréhension des spectateurs, les partisans s'appelle par leurs noms et prénoms dans le film, or pour la plupart, ils ne les
connaissaient pas, question de sécurité! ils se nommaient par leur nom de guerre (leur pseudos)
Olga était Pierrette, ma grand mère Catherine...ainsi si l'on parlait sous la torture on ne pouvait révéler
que de fausses identités.
dans le film, Petra semble livrer des noms de son plein gré presque, mais si l'on en croit le livre de Daeninckx il a été torturé et
comme il ne parlait pas on a commencé de torturer sa femme sous ses yeux...c'est ça qui l'a fait parler...qui pourrait lui en vouloir? on peut supporter la torture sur son propre corps mais sur
sa femme? c'était évidemment une catastrophe pour le groupe, mais aujourd'hui on sait que les brigades spéciale les auraient arrêté même sans ça, car leur filature étaient d'une précision
impressionnante!
voilà j'aurais l'occasion surement de revenir sur ce film et ce livre car c'est justement l'objet de mes recherches et de mon
roman.