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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 09:48

j'ai pu faire traduire l'agenda 1939 par un  polonais.

je n'étais pas loin de la vérité avec mes traductions ggogle...

si l'on reprend chronologiquement:

dans le coin de la couverture intérieur: "porte toi bien après cela Marysia"

12 janvier: "j'ai quitté Bellserrat pour Parfrugell"

21 janvier: "meeting et préparation pour le front de Parafrugell"

22 janvier: " départ de Parafrugell pour le front"

9 février: "nous avons quitté l'Espagne, Port Bou"

11 février: "arrivé au camp de Saint Cyprien"

22 mars: reçu coli de Marysi"

9 avril: "mon frère est venu me voir au camp de Saint Cyprien"

21 avril " nous sommes partis du camp de Saint cyprien"

22 avril: " nous sommes arrivés au camp de Gurs"

4 mai:"100 de mon frère"

5 mai:" j'ai commencé à travailler à la poste"

23 mai " 100 de mon frère"

17 juin: " j'ai reçu 88,60 de Belgique. j'ai téléphoné à Krsitio"

19 juin: "300 fr et un télégramme pour partir en vacances"

20 juin: " refus de vacances (ou permission)

22 juillet "colis et tabac de la part de Dabrowski"

24 juillet 400 de mon frère"

25 juillet "Bolek est parti en Belgique

7 aout: "autorisation de sortie pour G"

8 aout " j'ai été à Cagnac"

 

les questions que je me pose toujours sont : 

comment s'évade-t-il?

car c'est ce qui a toujours été dit dans la légende familiale. car ici on pourrait penser qu'il a abtenu une permission pour ne plus revenir. 

Bolek pourrait être une certain Boleslaw Malankiewicz, cadre communiste des Brigades Dombrowski, en Espagne. bléssé, il est rappatrié en France en octobre 38, ce qui explique qu'il n'ai pas été prisonnier à Gurs. est ce lui qui part en Belgique ce 25 juillet? est ce lui encore qui envoie ce coli aux Dambrowskistes?

 

dans le carnet d'adresse à la vfin de l'agenda

on peut lire les noms de 

PIROTTE avec une adresse en Belgique (Julia Pirotte est une photographe engagée, communiste, elle fut agent de liaison dans la région de Marseille, son diminutif était DIna, je l'ai rencontrée une fois, en Pologne en 1976, j'était encore une enfant, elle m'avait beaucoup impressionnée.)

SZOTT julien  à Cagnac Homps ( sans doute un oncle maternel ou un cousin) la cité des Homps à Cagnac était la cité des mineurs où il vécu avec son frère dans la famille SZOTT

JANISZEWSKI franck au CANADA (je ne sais pas qui c'est)

SZOTT andré à Brwinow en Pologne, (ville proche de Blonie)

DESSELLIER  à Hainaut en Belgique (il semblerait que Stanislas ait plusieurs contacts dans cette ville minière Belge, près de Mons)

DIAMANT à Paris V (Djament est le nom de jeune fille de Dina et donc de sa soeur MARIA)

Maria PRAT à Barcelone en Espagne (j'ignore qui c'est)

MAJCHEREK WAL. à Hainaut en Belgique

OBODA Tadeusz à Meyreuil (près de Marseille) son frère 

Melle Christianne SZOTT à Gaillac, sans doute une cousine ou une tante.

MARICZYRIKI Viktor à Hainaut en Belgique

Mme BEAUDOIS à Paris X, j'ignore qui c'est.

 

on sait qu'après Gurs, il rejoint son frère à Gardanne où il voit Julia Pirotte, qui fera quelques  photos magnifiques de Stanislas

Num-riser0030.jpgNumeriser0003.jpgNumeriser0004.jpgnumerisation0291-copie-1.jpg

je crois que toutes ces photos sont de Julia...

dans le seul livre de photos de Julia Pirotte publié en france, "une photographe dans la résistance" il y a une photo de Tadeck en mineur polonais, et la femme de Tadeck en "femme de mineur"...pages 38 et 38.

après Marseille il remonte à Paris, et reconstitue un raiseau de camarades, d'anciens brigadistes, pour continuer à lutter contre le fascisme. il travaillera dans le Nord de la france, sur un terrrain d'aviation à Doulens. 

ma grand mère n'a jamais su quelles étaient ses activités exactes.

il sera arrêté par la Gestapo en février 42, jeter en prison à la Santé, puis transféré quelques jours avant son exécution au Fort de Romainville, choisi comme otage à fusiller, une sinistre réponse des nazis pour sanctionner les attentats des résistants.  il est  parmi les 46 otages parisiens du 21 septembre 1942 fusillé au Mont Valérien et les  70 de Bordeaux, en tout 116 fusillés ce sinistre jour. 

il était le père d'une petite fille, Nadja, de 10 mois et quelques jours.

en octobre, sa femme, entrait à son tour dans les rangs des FTP MOI, comme agent de liaison.


 

 

 

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 12:01

1939

L’agenda de Stanislas

numerisation0023.jpg

C’est un minuscule carnet rouge foncé, qui se nomme élégamment « agenda bijou 1939 » ; il tient facilement dans une petite poche,  peu épais, il comprend néanmoins un petit crayon de bois, glissé dans un anneau de cuir, assorti à la couverture.  A Chaque page une semaine complète.

C’est un objet précieux. Non pas dans sa valeur intrinsèque. Mais dans ce qu’il contient de renseignements historiques, sur le parcours de Stanislas. Et pourtant, il est plein de mystères encore.

Toutes les annotations sont faites en polonais. Au crayon.

Et elles m’ont données du fil à retordre ! car je ne parle pas le polonais ! j’ai rusé, j’ai utilisé l’ami google, pour me traduire des mots inscrit là il y a si longtemps, par un homme fascinant : mon grand-père.


A la page « mémorandum personnel » il a écrit d’une belle écriture légèrement penchée, Nom : Oboda, prénom : Stanislas, profession : téléphoniste, téléphone privé : 94 Gaillac.

Rien d’autre.

Mais déjà, une question. Gaillac ? De quel  Gaillac on parle ? Celui qui est dans le Tarn ? Celui qui est près de Toulouse le Gaillac-toulza ??? je sais que les prisonniers de Gurs ont été solicité pour travailler dans différents secteurs des environs de Gurs, souvent dans les forêts, dans les fermes… Stan est téléphoniste. Se peut-il qu’il ait travaillé comme tel ? Et si loin du camp ? ça m’étonne. Il faudra que je pose la question plus précisément à des personnes qui connaissent l’histoire de Gurs.

Il y a aussi , écrit à l’envers, sur la première page des horaires de train, vraisemblablement.  

Il est écrit :

numerisation0025.jpg


Se peut-il alors que le « Gaill » soit Gaillac ?, « Toul » je suppose que c’est Toulouse, et « mars » cela ne peut être que « Marseille », car Tadeuz vit à coté de Marseille et là je suis sûre que Stanislas est venu chez son frère à sa sortie de Gurs.

Par curiosité je suis allée voir s’il existait d’autre Gaillac que celui du Tarn , autour de Gurs… il  en existe effet  un autre : Gaillac-Toulza, dans le sud de Toulouse, dans les Pyrénées.

Les 2 étant à peu de choses près à 1 heure de Toulouse. Ce qui pourrait correspondre aux horaires de train.  Mais il n’y a pas de gare à Gaillac-toulza, même sur les plans anciens du réseau ferré, alors qu’à Gaillac, si.

  Le trajet en train de Gurs à Gaillac dans le Tarn longe les Pyrénées, puis oblique vers Toulouse pour remonter plus au nord.  C’est certainement un terrain bien familier à Stanislas. En effet, ce n’est pas si loin de Carmaux, la ville où il arriva directement de Pologne en 1922.

En fouillant les annotations du calepin, j’ai fait traduire une page datée du 8 août, ou il dit être allé à Cagnac-les-mines. C’est à une trentaine de kilomètres de Gaillac.

 Et puis, il y a une adresse à Gaillac, d’une demoiselle Christiane SZOT au café des sports. Je sais que la mère de Stanislas et Tadeusz s’appelait Ewa SZOT. Pourrait –il s’agir d’une tante ? D’une cousine ???

Dans le calepin, si l’on feuillète dans l’ordre chronologique, on a

- le 12 janvier ; « je suis allé avec Belsorrat, à Palafrugell » je suppose que Belsorrat est le nom de quelqu’un, et Palafrugell est une petite ville  catalane, à mi-chemin entre Barcelone et Perpignan. 

-le 21 janvier « meeting en préparation du front, Palafrugell » je dois chercher encore, sur l’histoire de la guerre d’Espagne, à quoi cela peut correspondre, car la guerre est perdue à cette date-là il me semble, et donc on est en pleine débâcle que l’on appellera la « retirada ». Est-ce qu’on se bat encore dans ce secteur ?

-le 22 janvier « aller au front de Palafrugell »…  surement que oui…

-le 9 février : « depuis nous avons quitté l’Espagne, Port-Bou » je sais que les frontières espagnoles furent ouvertes ce jour-là pour laisser passer les hordes de réfugiés espagnols qui fuyaient Les franquistes, et les brigadistes qui souhaitaient rentrer chez eux. C’était sans compter avec la France qui voyait d’un très mauvais œil toute cette population envahir son territoire ! Du coup ordre est donné de les parquer sur les plages du Roussillon…Argelès, Agde, Saint Cyprien….

-11 février « favorablement au camp de Saint Cyprien » la traduction est approximative, je le reconnais, google-traduction ce n’est pas forcément très précis… Néanmoins on peut se dire que le voyage continue sur Saint Cyprien.

Il y restera de longs mois,

Le 22 mars, « reçu colis de Marysi » je ne sais pas si c’est la traduction exacte.  Mais je pense qu’en effet il est question de colis.  Qui est cette Marysi ??? Aucune idée.

Le 9 avril « frère étant dans la commune de Saint Cyprien » la encore la traduction est approximative, mais je pense que ce n’est pas impossible que Tadeusz ait fait le voyage de Marseille à Saint cyprien pour voir son frère.

21 avril « nous avons quitté le camp de saint cyprien » j’ai lu dans différents ouvrage, qu’en effet, à partir du 20 avril, on vida le camp de saint cyprien de ses brigadistes et républicains espagnols pour les envoyer dans d’autres camp, et notamment celui de Gurs.

22 avril « arrivé au camp de Gurs » le camp est à peine achevé, c'est une ville barbelée, construite sur un plateau marécageux…  j’en reparlerai plus tard, on peut aussi aller voir mes autres textes sur le sujet…

23 mai « 100 du frère » je suppose qu’il s’agit de 100 francs qu’il reçoit de son frère

17 juin « j’ai reçu 88,60 de Belgique, téléphone à Krysio » sûrement 88,60 francs ? mais qui est Krisio ??? je ne sais pas.

19 juin « 300 fr dans un télégramme pour aller en vacances » ??? je ne comprends pas.  

20 juin « congé refusé » ??? Toujours aussi sibyllin…


Peut-être est-il question de ce séjour à Gaillac ???


22 juillet « colis et tabac par Dabrowski » l’envoie-t-il, ou le reçoit-il ??? la question reste entière car là encore la traduction reste approximative.

24 juillet « 400 du frère »

25 juillet « Bolek part pour la Belgique » je ne sais pas si c’est un départ volontaire, une évasion programmée, ou une libération d’un certain Bolek…qui est ce Bolek ???

7 août « passe 20 à G. » ou « passe de 20 G. » je ne comprends pas ??? Qui est G ? Qu’est-ce que ces 20 ?

8 aout «  j’étais à Cagnac »….


Il n’y a plus aucunes annotations après cette date.

j'ai demandé à plusieurs personnes de m'éclairer sur ces intérogations et j'ai eu le plaisir d'avoir une réponse de M. LAHARIE en personne! qui me dit qu'il aurait pu s'être évadé et planqué à Gaillac quelques temps, le temps de se faire oublier, puis de rejoindre Marseille.


 j'ai toujours cru qu'il était resté plus d'un an à Gurs...mais on fond peut être que ce n'est que mon imagination, car il c'est peut être évadé pour se planquer à Gaillac ? 


très philosophe, il me dit aussi que parfois, on sera bien obligé de vivre avec des zones d'ombres, dont on ne saura jamais rien...

et que les recherches historiques fourmillent de questions qui à peine résolues ouvrent la porte à de multiples autres questions...et ça, je le savais déjà!


  

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 16:44

j'ai retrouvé dans le fond d'un carton, une pochette bleue foncée, en tissus, avec une fermeture à glissière. à l'interieur, quelques affaires du tonton Tadek, (tadeuz)

et surtout des photos.

Tadek était le jeune frère de Stanislas. il est né le 18 juillet 1909, à Brwinow, en Pologne.

contrairement à son frère, il n'avait pas envie de se meler de politique, ni de s'engager. c'était un gars tranquile, timide. pas non plus un niveau scolaire important, ni d'ambition sociale. Un homme simple et gentil, un peu naïf peut être. c'est, en tout cas, l'impression qu'il a laissé autour de lui.

j'ai retrouvé des photographies, qui date de l'époque où il était encore à Carmaux, plus exactement à Cagnac, à la cité des Homps. en tout cas il y a 2 photos qui semblent avoir été prises là:famille-polonaise-cite-des-homp-cagnac.jpginconnu-et-tadeuz-cite-des-homps.jpgcite-ouvriere-des-Homps-cagnac-les-mines.jpg

les deux premières photos sont celles que j'ai trouvé dans les affaires de Tadek, la dernière est une archive du musé de la mine à Cagnac. la cité des homps est une immense cité ouvrière construite au milieu de la campagne, tous les logements sont identiques ,  construit à partir de 1921 par la société des mines de Albi, il y en eu jusqu'à 418, dont les 118 premiers exclusivement réservés aux familles des mineurs polonais immigrés. cette cité est constituée de long block désignés par des lettres de A à G, et des numéros de logements. il n'y a pas de nom de rue, juste une lettre et un n°.

dans la pochette il y a aussi le livret de famille de Tadek et c'est la que j'apprend le nom de jeune fille de Ewa, sa mère: elle s'appelle Ewa SZOT. il semblerai que les enfants (stan et tadek) aient voyagés de Pologne à la france avec un oncle, ou un cousin maternel, un certain Julian SZOT. est ce le Monsieur de la photo avec sa femme et ses enfants???

et puis il y a des photo de Kazimierz, des photos de ses maisons qu'il occupa ou construisit à Detroit, des phot de lui et sa femme américaine, et sans doute des enfants de cette femme. elle s'appelle Helena, si j'en croit les inscriptions au dos des photos.

et il y a une photo cartonnée, assez ancienne, qui montre une famille, le tampon du photographe montre qu'il s'agit d'une photo prise à Detroit Michigan, donc une photo qu'aurait donné Kazimierz à Tadeck...mais aucune indication ne précise de qui il s'agit.

famille-polonaise-a-detroit-dont-peut-etre-kazimierz.jpgpeut-etre-kazimierz-dans-les-annees-19010.jpgest-ce-Kazimierz.jpgnumerisation0014.jpg mais lequel est kazimierz??? j'ai agrandi la tête des 2 jeunes de la photo suceptible d'être kazimierz et sa photo d'identité qu'il avait dans les années 50, c'est à dire à environ 60 ans... à moins qu'aucun des 2 ne soit l'arrière grand père...qu'en pensez-vous??? j'aurais tendance à penser que peut être, le 2em garçon...pourrait être Kazimierz, une ressemblance dans les oreilles... mais la bouche est semblable, il me semble, entre le 1er et kazimierz...pfff!!! 

voilà une bonne leçon pour plus tard, mettez des légendes derrière vos photos!

bon that's all folks today!



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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 11:13

affiche_polonia_mineur_bd_0.jpg

 j'espère pouvoir m'y rendre bientôt, afin de creuser toujours les traces de mon grand père.

il s'agit d'une expo sur l'immigration polonaise en France, qui remonte à plusieurs siècle. car nous sommes lié à la Pologne depuis Napoléon qui favorisa la création du duché de Varsovie. puis il y eu les migrations bourgeoises de Polonais fortunés, le lien affectif entre Chopin le Polonais et George Sand entre autre gens célèbres, bien entendue Marie Curie et il y eu les migrations de la faim et de la misère, à la fois dues aux incessantes guerres et aux frontières fluctuantes de la Pologne durant le XIX et XXe siecle.

bref de quoi nourrir ma curiosité et enrichir mon savoir...!



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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 09:38

Lange-MigrantMother02.jpg

j'ai continué mes recherches, et j'ai trouvé cette photo prise par Dorothea Lange, devenue célèbre parce qu'elle représente toute la misère incarnée que subissèrent nombres d'américains avec la crise des années 30 aux USA. 

cette femme m'émeut beaucoup, elle m'évoque mon arrière-grand-mère Ewa, la femme de Kazimierz, la maman de Stanislas et Tadeuz. je ne peux m'empêcher de voir dans ce beau visage, les traits du désespoir d'une femme, livrée à elle même, seule avec ses enfants,  à la merci de toutes les misères du monde, et elles sont nombreuses tant en Pologne en ce début de siècle (je parle du XXe) qu'en Amérique. ici il s'agit de la crise des années 30, la grand crise qui suivi le crack boursier de la fin 29. s'en suivit une crise américaine puis mondiale, provoquant des hordes de chômeurs, tant dans les villes que dans les campagnes. Les photos de Dorothea Lange, illustrèrent parfaitement le célèbre roman "les raisins de la colère" de John Steinbeck.

il y a d'abord la jeunesse de cette femme qui me renvoie à celle d'Ewa, si Kazimierz à 22 ans quand il part en Amérique, en 1909, quel âge a Ewa? peut être la vingtaine, comme lui.

puis il y a sa beauté, ici cette femme a des traits amérindiens, Ewa je l'imagine très belle aussi,châtain clair ou blonde, les yeux bleus, d'un bleu lumineux et clair,  un visage slave assurément, aux pommette hautes, aux lèvres finement dessinées, et un beau sourire, franc, chaleureux ( je prend modèle sur ma mère qui ressemblait beaucoup à son père, alors que lui ne ressemblait pas au sien, je suppose donc qu'il avait les traits de sa mère?... et ma mère était belle! ).

elle à l'air d'une  paysanne pauvre américaine, ainsi qu'Ewa en Pologne.

elle a de beaux enfants auprès d'elle, quatre, sur d'autres clichés ils sont quatre. Ewa n'aura le temps d'en avoir que deux, il y a ce bébé d'un an, Stanislas, que Kazimierz laisse derrière lui, et l'autre qui naîtra deux mois après, Tadeuz.

ici, un bébé au sein, et deux petits apeurés devant l'étrangère qui les prend en photo et qui se protègent derrière le seul rempart sécure qui reste, leur maman. Elle a ce regard farouche des mères qui se battront jusqu'au bout pour leurs petits, qu'elles protégeront jusqu'à la mort s'il le faut. Ainsi, c'est ce que fit Ewa, qui teint bon jusqu'en 1918, face à toutes les adversités du monde, la misère, la guerre, la faim, la maladie. De quoi est elle morte? de tout ça, certainement. il y eu aussi la grippe espagnole en 18, qui dévasta l'Europe, et les plus fragiles périrent par milliers. est elle passé par Brwinow?

 

Iici, on lit la solitude, l'absence  dans ce regard inquiet. On dirait qu'elle attend quelqu'un, qu'elle s'inquiète . Encore une misère identique qu'Ewa dû supporter: l'absence de son mari, cette attente interminable, cette distance si grande entre eux, les incertitudes, les dangers que l'on s'imagine démultipliés, dès lors qu'on ne connaît pas cet inconnu là bas, si loin.  Et il n'y a pas, à cette époque, de moyens d'en savoir davantage, le courrier mets des semaines à être acheminé, et puis, encore faut il savoir lire et écrire! le téléphone n'existe pas encore, on ne sait peut être même pas qu'il puisse y avoir un moyen de communiquer de la sorte à cette époque, dans ces endroits là! alors il faut attendre, espérer, rêver, s'imaginer, penser que tout ira mieux un jour, que la vie reprendra sous d'autres cieux plus cléments. 

autant je sais que Kazimierz savait lire et écrire autant je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'intuition que Ewa ne savait peut être pas écrire. c'était courant à l'époque en Pologne, le clergé se contentant d'apprendre aux enfants à signer de leur nom, et quelques rudiments de lectures et de calculs. Suis-je injuste vis à vis d'elle? je ne sais pas. dans mes recherches sur la Pologne de ses années là, j'ai lu la misère du peuple, balloté entre des envahisseurs et des gouvernements peu soucieux d'eux, mais uniquement de leur puissance et de leurs empires: Napoléon, puis le tsar, les prussiens et les autrichiens, qui se partageaient le gâteau Polonais sans vergogne, tandis que le peuple subissait les guerres qu'ils se livrèrent, avec ses conscriptions, et ses razzias! comment penser à aller à l'école si l'on a plus de chez soi?

car ce que l'on apprend entre les lignes de la lecture du Manifeste of Ellisisland, c'est que les lieux de naissances et de résidences des membres de cette famille ne cesse de bouger! Plock, Brwinow, Bloniè, Smilcin (orthographe incertaine) et Craskanow (idem). ça fait beaucoup d'adresses pour des petites gens!

je me pose toujours la question si les Oboda de cette époque furent de fervent catholiques comme la plupart de leurs compatriotes, où déjà des rebelles, bientôt communistes? car j'ai appris avec une légère surprise, que Kazimierz était abonné à un journal polonais :"glos Ludowy" (la voix du peuple) qui fut le journal du parti communiste  en langue polonaise! un journal diffusé pas seulement  en Amérique mais dans le monde; puisque c'est par lui que Stanislas passa un avis de recherche depuis Gurs, pour retrouver son père en Amérique.

voilà,


dans mon roman, je choisi, je tranche, je m'arrange avec mes envies, mes désirs, je ne me pose plus de question.

Mais dans mes recherches, je me trouve face à une cascade d'interrogations supplémentaires, comme des poupées russes, il y a sous chaque réponse une nouvelle question qui se pose, voire plusieurs. 

par exemple: kazimierz va à Detroit. quel métier exerce-t-il? où ça  à Detroit,  dans quel quartier? où travaille-t-il? combien gagne-t-il?...c'est sans fin, car je ne sais presque rien.

alors... j'invente. je le vois charpentier (ce qu'il fut, à un moment donné de sa vie) à l'époque on a besoin de charpentiers pour construire des maison , c'est un fait, mais aussi pour les voitures qui sont encore avec des châssis de bois. alors? fut il ouvrier chez Ford ou chez Cadillac? ou ne travailla-t-il pas pour l'industrie automobile? ben...je ne sais pas. donc je choisi Cadillac. je le fais habiter dans un quartier polonais (pas difficile là) oui ok, mais il est ou le quartier polonais de Detroit? aujourd'hui, on trouve encore des commerce polonais à Detroit, je suppose donc que c'est le même quartier. j'ai quelques adresses sur des enveloppes à Detroit, plus ou moins proches les unes des autres, à 5 km près...je suppose que ces quartiers furent polonais...

la roue des questions continue... 

 so today that's all folks!



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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 18:58

j'avais déjà évoqué ici mes recherches sur mon arrière grand père KAZIMIERZ , j'ai continué  donc et j'écrit cela sur un cahier, un cahier par personnage, comme Katherine Pancol...

PASSENGER-RECORD-K-O.pngpour Kazimir, donc, il faut déchiffrer et interpréter les données, pauvres il est vrai. j'ai peu d'éléments:le Manifeste d'Ellisisland avec toutes les cases numérotée de 1 à 29, les échanges épistolaires entre lui et Thadeuz le frère de Stanislas. des lettres conservées soigneusement dans une boite en fer, que l'on a retrouvé à la mort du Tonton Tadeck (Thadeuz). beaucoup de lettres étaient en polonais. J'ai pu en faire traduire quelques unes. à la lumière de ces traductions il s'avère que l'arrière grand père eut une vie chaotique, sûrement triste. 


revenons donc au "manifeste of passengers", daté du 26 mai 1909:

les première cases ont été commenté dans le texte   à la recherche de mes ancètres...

aujourd'hui, à la lumière d'une lecture attentives, je continue ici:

colonne 11: "the name and complete adress of nearest ou friend in country whence alien came" (= le nom et l'adresse complète du proche parent ou de l'ami dans le pays d'où vient l'étranger)

j'avais mal lu la première fois, je m'étais trompée de ligne en fait; il y a bien écrit " wife Ewa Oboda, Brwinow tlock, ou flock, ou Plock..." Plock est une ville Polonaise, mais je ne vois pas très bien ce qu'elle viens faire ici, car ce n'est pas à coté de Brwinow.

je ne comprend pas vraiment ce que viens faire ce mot  "lock"qui est derriere pas mal de noms de villes polonaises... est ce P. lock??? qui pourrait vouloir dire bloqué en Pologne??? aucune idée!

à éclaircir donc.

la colonne 12 indique la "final destination, state, city"

ici les deux frères répondent NY = New York.

colonne 14 on leur demande s'ils ont un ticket pour cette destination finale et colonne 15 s'ils l'on payé eux même?

Wladislaw et Kazimierz ont un billet pour N.Y. et l'on payé "self" =eux même.

16, s'il sont en possession d'au moins 50 dollars, et si non de combien disposent ils. Wlad répond 17,98 $, tandis que Kaz en a 13,50$... pas lourd pour commencer une nouvelle vie ça! 

puis on va demander s'il sont déjà venu au USA, et si oui quand? (colonne 17) étrangement wladislaw répond non. alors qu'il m'a semblé, en recherchant dans des dates antérieures, qu'il était déjà venu avant en mai 1902... était-ce un homonyme??? c'est possible, ce prénom est courant en pologne, mais par contre le nom de Oboda, lui ne l'est pas tellement! et si on regarde l'âge dans les deux manifestes...il a 24 ans en 1902 et 30 en 1909...ça colle à peu près...entre 6 et 7 ans d'écart...

bref, je ne sait pas .

pour kaz c'est la première fois, j'en suis sûre.

la case 18 est fort intéressante, car elle va nous apprendre où ils vont à NY, et chez qui. "whether going to join a relative or friend, and if so, what relative or friend, and his name and complete adress" wlad déclare qu'ils vont tout deux, chez un beau frère (brother i. l., c'est à dire brother in law)qui se nomme: Jozef Grzybowski, 89 kent avenue, Brooklyn .

je n'arrivais pas à lire correctement toutes les lettres du nom de famille, il faut dire que c'est écrit à la main, à l'encre, et que l'employé ne fait pas de réels effort pour être très lisible! mais en tapant sur google les différents essais d'orthographe, j'ai pensé que cette dernière était la plus vraisemblable, vu le nombre de personnes portant ce nom, tant en Pologne qu'aux Usa. 

avec google sreet view, on peut aller se promener sur Kent avenue à brookleen...c'est rigolo! mais à cette adresse là il n'y a plus qu'un mur! dommage! plus haut dans la rue, il y a un viel immeuble en briques, est ce qu'à cette adresse il y avait un immeuble de ce genre??? j'ai cherché aussi sur internet des plans ancien du quartier...pas facile, mais néanmoins, on devine que la rue est bordée de petits immeubles très serrés. pas très loin il y a une usine de sucre, et beaucoup d'entrepôts, de bateaux, de fabriques diverses, des conserveries...c'était un quartier populaire, qui fut occupé avant les polonais par des Irlandais... aujourd'hui, cela ressemble à un quartier branché...la roue tourne!

combien de temps sont ils resté là? y sont ils resté d'ailleurs??? car finalement je n'en sais rien. étais ce une vrai adresse d'un vrai beau frère, ou était-ce une adresse que l'on se donne afin de contenter l'administration, comme dans beaucoup d'immigration qu'elles soient actuelle ou ancienne, le système D fonctionne avec des adresses plus ou moins fictives qui circulent au pays et permettent de rassurer le douanier tatillon.

bref , impossible néanmoins de remonter la piste d'un Jozek Grzybowski, car ils sont trop nombreux! jozef est un prénom trop courant, et le nom , bien que imprononçable pour moi, est trop répandu aux USA et en Pologne.

les colonnes suivantes font sourire...on leur demande s'ils sont: polygamme, anarchiste? (en 1909 le communisme n'existe pas encore! mais l'anarchie fait peur!!!)

on demande aussi leurs conditions de santé physique et mentale? ici "GOOD", mais je me demande s'ils sont testés, examinés ou non, ce n'est pas précisé. on demande aussi s'ils ont des déformations physiques, s'ils sont estropiés et si oui où et depuis quand? 

enfin on va les mesurer: en feet et inches (pieds et pouces)

wlad mesure 5.4f c'est à dire environ 1m64, son frère Kaz 5.3 f ce qui donne environ 1m61. Ils ne sont pas bien grand les ancêtres!!!

on demande la couleur de leur teint: clair, de leur cheveux: blonds tous les 2, et de leurs yeux: Wlad : brun, kaz : gris.

puis s'ils ont des marques d'identification , c'est non pour les 2, 

dans la dernière colonne, 29 on demande le lieu de naissance, pays et ville:

la Pologne n'existant plus car partagée entre ses voisins, ils sont donc Russes tous les 2 mais pas nés au même endroit: wlad à Smilcin, et Kaz à crakanow???

 cela  ne correspond à aucune ville connue!  si c'est une orthographe fantaisiste de l'employé américain, peut être s'agit-il de Krakow en français, Cracovie (une jolie ville d'ailleurs!).


voilà! that's all folks, today!





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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 11:16

IMGP0076-copie-1.JPGvendredi dernier, je me suis donc rendue à Vincennes.

il faut savoir, que l'on y accède pas comme ça. il faut s'inscrire au préalable pour obtenir une carte de lecteur, puis faire une demande de documents par internet, attendre la cote exacte du dossier qui nous importe...bref, on a à faire à une administration militaire, rigide et bien organisé.

enfin...organisé, pas tant que ça. 

je suis arrivée dans la cours impressionnante du château de Vincennes, pleine d'émotion. je m'attendais à trouver le Saint Grâle je ne sais, des choses inédites, des documents révélant des actions, des combats, les circonstances de l'arrestation...bref, de quoi alimenter et mon imaginaire, et mes connaissances. 

l'itinéraire c'est d'abord d'obtenir sa carte de lecteur, puis de déposer dans des casiers toutes ses affaires, on a pas le droit d'avoir un porte document avec soi. mais l'appareil photo, l'ordi ou le bloc-note sont autorisés. ensuite, on monte au 2em et la il faut montrer pâte blanche à un planton qui vérifie que vous avez bien commandé vos documents. une place numéroté vous est attribuée, et il faut aller au guichet demander sa boite de documents. 

jusque là, j'ai tout fait comme prévu. mais quand on m'a apporté ma boite, elle contenait une pauvre chemise avec un nom inconnu , qui n'était pas celui de mon grand  père. en fait 2 chiffres de la cote avaient été permuté. je retourne au guichet. on me fait attendre un peu. et enfin on m'apporte ma boite contenant cette fois le bon dossier de Stanislas OBODA.

le dossier comprend une bonne 30 aine de pages, daté de 1947 à 1969. soit bien après la mort de Stanislas décédé le 21 septembre 1942. 

IMGP0076-copie-1.JPG

ce dossier est une succession de courriers dont certain sont tamponnés en rouge d'un: "secret confidentiel", correspondances  entre ma grand mère Madeleine, la préfecture de Police, le secrétariat d'état à la guerre puis des anciens combattants, et même de la sécurité nationale (ceux qui sont tamponné en rouge). le tout pour homologuer ou non Stanislas comme sous lieutenant FFI ou RIF. 

son appartenance au FFI est attesté par des anciens combattants en 1947 et son grade de sous lieutenant homologué. il semblerait que ce soit pour toucher ou non une indemnisation de veuve de guerre. mais en  1952, des courriers et des annotations sur des dossiers d'homologation font état de discordances dans les dates, il ne peut avoir été sous lieutenant des ffi qui n'ont été , officiellement créées qu'après sa mort. une enquête est menée avec en 1953 des relents particulièrement nauséabonds d'anticommunisme primaire, on écrit à la mains en marge de son dossier, qu'il fut arrêté pour des raison politique et non de résistance. ce qui est particulièrement absurde, puis qu'il appartient au mouvement du Front National, organe militaire des communistes de l'époque.  (rien à voir avec le FN puant d'aujourd'hui) sachant que le Parti communiste est interdit depuis 1939, et que tout communiste est passible d'arrestation et de mort. plus tard l'enquête rétablira la cohérence en précisant que l'arrestation par les brigades spéciales correspond à une traques en vue d'éliminer un réseau de résistance communiste, dont il fait parti, voire dont il est l'un des membres actifs.

hormis les dates d'arrestation, de mort, il n'y a rien sur la fiche des brigades spéciale, qui a forcément existé , il n'y a rien sur les conditions de détention, il n'y a aucune trace de LUI, sauf une photo, surement fournie par Madeleine. encore que la il s'agisse d'une extrapolation...en fait je ne sais pas.

quand j'étais allée aux archives de la préfecture de Police, je ne connaissais pas encore tout ça, mais les conservateurs avaient été charmants, m'aidant à chercher dans tous les registres possible qu'ils détenaient, mais nous n'avions trouvé aucune trace de Stanislas. ils m'avaient dit que des dossiers avaient été détruits avant la libération expliquant que l'on ne trouve aucune trace parfois.

où chercher maintenant?

j'ai encore , toutefois, à exploiter ces documents, à les décortiquer, les déchiffrer, les faire parler, afin de débusquer peut être d'autres pistes. car des noms de généraux, d'enquêteurs y figurent , peut être des pistes à exploiter?

qui sais?

voilà j'ai encore du pain sur la planche!

 

visiteurs, laissez moi un message avec votre avis...c'est constructif pour moi de savoir ce que vous pensez de votre lecture, merci d'avance!




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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 09:41

Entre réalité et fiction

 

Tout l’art du roman historique est de placer le lecteur dans l’illusion que cela puisse être vrai en respectant le contexte historique et en y distillant du faux, de l’inventé qui pourrait être du vrai.

 

Dans mes nombreuses recherches historiques pour étayer mon travail d’invention, j’ai cherché des traces écrites  sur mon grand père Stanislas, au travers de documents, divers et variés. J’ai cherché des archives à la BDIC, au CDJC, dans des livres historiques, des romans, des récits, des témoignages… à chaque fois avec l’espoir fou que ma fiction romanesque rejoindrait la réalité, qu’on retrouverait par hasard la dernière lettre, le dernier mot griffonné de la main de Stanislas…car au fond, la réalité est si cruelle qu’elle m’insupporte. D’où peut être cette idée folle de la réécrire !

 

J’ai appris que malheureusement, seuls 2 otages sur 116, purent griffonner une dernière lettre à leur épouse, l’un sur sa carte de transfusion sanguine, l’autre sur un bout de papier dont on n’a plus que la copie.

 

Pourquoi ? Parce que le Sonder führer Trappe, ne permis pas aux otages d’écrire une dernière lettre. Une dernière humiliation avant d’être fusillé, en quelque sorte.

 

Mais ces 2 hommes ont réussit, pourquoi pas d’autres ??? L’espoir est permis, et donc le roman peut s’accrocher, se construire sur cette faille, sur un recoin de cette histoire là !

 

J’avais aussi espoir dans cet abbé Stock, aumônier  allemand des prisons parisienne qui, faute de mieux, recueillis les derniers mots de nombreux otages et les transmis à leur famille, ainsi parfois que des lettres. Il teint un cahier de ses activités en inscrivant en face de chaque date funeste de fusillade les noms, adresses, de fusillés du Mont Valériens, quand il avait pu les approcher.

Malheureusement dans son carnet à la date du 21 IX 42 souligné en rouge pourtant, il y a inscrit : 46 otages : noms inconnus.

 

Qu’est ce que cela signifie ? Qu’il n’était pas là ? Que les hommes on refusé de lui confié quoi que ce soit ? Qu’il n’a pas eu l’autorisation de les approcher ???

 

La question reste en suspend. On peut alors laisser libre cours à l’imagination, laisser vagabonder le romanesque …

 

Ce que je sais, par contre, c’est qu’en quittant le fort de ROMAINVILLE  à 7 h du matin, depuis les bus qui les emmenait vers le Mont Valérien pour y être fusillés, les 46 otages chantèrent tous en cœur une vibrante Marseillaise, à plein poumon, vivant et fiers d’être encore là pour dire, à leur manière, encore une dernière fois à l’occupant,  « vive la France ! Vous ne  tuerez pas cet engagement là en nous fusillant ! ».

3 heures 50 plus tard, plus aucun d’eux n’était  en vie.

 

Je sais donc qu’il me faudra cheminer encore, dans les méandres des faits historiques, ainsi que dans ceux plus tortueux encore de mon imagination pour que cette lettre parvienne enfin à la lumière, et ce cheminement, ce voyage imaginaire et historique, rende hommage à Madeleine et Stanislas OBODA. Qu’importe si fiction et réalité s’y mêlent ! Si le but est de donner à voir cette  femme et cet homme,  parvenir à entretenir leur souvenirs, leurs sacrifices, ne serait-ce que pour ma propre famille, j’aurais réussit mon chalenge.

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 14:41

voici un article sur ce fameux camps d'internement décidé par l'état Français pour contrôler les entrées en France des républicains espagnoles , des brigadistes internationaux, puis de tous les indésirables d'Europe sous le régime de Vichy.

"Une allée des internés

17 juin 2010 09h18 | Par O. P.



L'Amicale du camp a pour projet d'installer des colonnes rendant hommage aux différentes populations internées entre 1939 et 1944

Num-riser0001.jpg

De Gurs,  sont partis des convois vers Auschwitz. 3 907 internés envoyés à la mort.

archives G. bonnaud

Ce fut le plus grand camp d'internement français entre 1939 et 1944. Républicains espagnols, brigadistes internationaux, Mosellanes, « politiques » français, juifs originaires d'Allemagne et d'Europe centrale, résistants, gitans… au total ce sont exactement 60 559 personnes d'une cinquantaine de nationalités différentes qui ont été internées au camp de Gurs sur ces cinq années. Sous Vichy, Gurs est même passé d'un camp d'internement à l'une « des entrées de la Shoah ». Six convois à destination de Drancy puis d'Auschwitz ont conduit à la mort quelque 3 907 « Gursiens » entre août 1942 et février 1943.

Depuis 30 ans, l'Amicale du camp de Gurs se bat pour que ce lieu emblématique ne tombe pas dans l'oubli et, comme le dit l'historien Claude Laharie, que « l'on fasse vivre cet élément si important de notre patrimoine ». Son dernier projet est des plus symboliques. Il s'agit de créer une « Allée des internés », composée d'une colonnade. Ce monument sera inspiré de celui créé à Nuremberg par l'artiste israélien Dani Karavan, celui-là même qui a conçu le Mémorial national du camp de Gurs. L'allée débutera à l'entrée historique du camp, route de Mauléon. Un chemin de deux kilomètres menant au Mémorial national. Des colonnes de pierre en granit gris, d'une hauteur de 2,50 mètres, seront placées de chaque côté. Sur chaque colonne, une brève inscription évoquera la mémoire des personnes concernées. Chaque colonne sera ainsi une stèle commémorative.

Quel financement ?

Et le futur musée ?

L'Amicale du camp de Gurs souhaite toujours concrétiser la seconde tranche du vaste projet d'aménagement du site comprenant notamment la construction d'un musée. Un projet chiffré à 1,5 Million d’euros mais qui selon André Laufer, président de l'Amicale, a « du mal à sortir de terre ». Les études préliminaires coûteraient 30 000 euros. Le Conseil régional aurait donné son accord pour les financer à hauteur de 50 %. L'amicale a demandé la même aide au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Mais la réponse, selon André Laufer, tarde à venir. « Nous n'avons pas le sentiment qu'il existe une volonté politique pour faire avancer le projet », assure-t-il. Le nombre de visiteurs (environ 20 000 en 2009) ne cesse pourtant d'augmenter. Et les Offices de tourisme du Béarn des gaves proposent désormais la visite du site.

35 colonnes sont prévues qui représenteront toutes les catégories de personnes internées. « L'idée du projet est de faire prendre conscience aux visiteurs de la diversité des personnes internées, en un monument unique et en conservant l'aspect un peu sacré du lieu, car ce n'est pas un site touristique comme un autre », souligne Émile Valles, vice-président de l'Amicale.

Le coût total de l'opération est évalué à 70 000 euros. Reste donc à le financer. Dès le mois de juillet prochain, onze premières statues, d'un coût de 2000 euros pièce, seront mises en place. Ses premières réalisations seront financées par l'amical sur ses fonds propres. Et pour les autres ? « Toutes les autonomies espagnoles seront sollicitées et on espère qu'elles répondront favorablement à notre demande. Mais qui voudra payer pour les gitans, les Mosellanes, les politiques, les brigades internationales ? », s'interroge Émile Valles. L'idée d'une souscription publique est donc dans l'air afin qu'aucune des populations internées ne soit exclue de cet hommage."

 

ce texte n'est pas de moi, mais il me semblait important qu'il soit lu par le plus de monde possible.

il me tiens à coeur de ne pas laisser partir dans l'oubli des lieux de souffrances comme le camps de Gurs, oublier c'est mourir une seconde fois, et prendre le risque de reproduire encore et toujours.

 

j'ai l'intention de faire un don pour le future musée de Gurs avec l'héritage de ma grand mère, auquel je n'ai pas touché encore.  c'est mon choix, il me semble juste que cette argent retourne à des oeuvres de mémoire. 


 

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 10:01


Je savais qu'il devait exister quelque part des documents concernant l'arrestation et la détention de Stanislas, mon grand père. Mais où les trouver?

Au détour de mes recherches, j'avais découvert qu'il avait été transféré au fort de Romainville, avec ses 46 compagnons d'infortune, peu de temps avant d'être fusillé comme otage par les allemands.( Depuis je sais aussi qu’ils furent de nouveau transféré le 20 septembre au fort du Mont Valérien, c'est-à-dire la veille de leur mort.)

Je ne savais rien du Fort de Romainville, alors j’ai cliqué sur le net, et j’ai découvert des extraits d’un article de M. Choumoff. Un des rescapés des 116 otages fusillé ce funeste 21 septembre 42. Son article publié dans le « patriote résistant » en 1992 évoque cet emprisonnement et le choix des otages. Il dit qu’une liste de 57 noms dont 46 sont cochés, est lue par le sonderführer Trappe. Il reproduit cette liste dans son article, la reproduction est de très mauvaise qualité, mais on devine au N° 51 qui est coché d’un vigoureux V le nom OBODA, Stanislaus (orthographié à l’allemande).

Je dois avouer que de lire son nom m’a profondément émue. C’est un peu comme si je le faisais revivre. Comme si sa dernière heure était encore là, haletante, vivante. Je ne saurai expliquer… comme si ma recherche de traces, trouvait un aboutissement dans le réel et que par là je ressuscitais une parcelle de vie de Stasciek ; Une photo qui de floutée deviens plus nette. Même cette dramatique liste, reviens à inscrire un peu de réel dans cette vie là.

J’ai entre temps fait aboutir d’autres recherches, me réservant à plus tard un approfondissement dans cette direction.

Il faut dire que je suis un peu désordonnée dans mes recherches, affolée aussi par l’ampleur du travail que cela demande, par les directions multiples dans lesquelles elles m’emmènent, qui semblent à chaque fois que j’aboutis à un nouveau savoir, me donner l’impression d’être encore si ignorante du reste…et de quelle ampleur !

Je ne veux pas me tromper, ni être prise en faute d’anachronisme, je ne veux pas trahir l’histoire de ces gens. Je ne me sens pas le droit d’inventer quand on peu dire quelque chose d’exacte, de juste, de vrai. Et pourtant, je me plais au jeu du romancier, à inventer le sentiment, le paysage, l’environnement, l’atmosphère, c’est un travail créatif et jouissif qui me conviens bien !  Saurais-je ne pas faire de contre sens ? Saurais-je rendre à mes chers personnages leur vérité ?  Sait-on jamais si l’on a réussit ? Car à chaque fois qu’un nouveau document m’apparais, je me plais à lire entre les lignes, à laisser parler mon imaginaire sur ce qui n’est pas inscrit mais suggéré…je joue entre la vérité et le plaisir d’inventer, d’écrire.

Pour en revenir à mes recherches, j’ai donc découvert que cette liste était archivée au Centre de Documentation Juive Contemporaine à Paris, qu’il existait 6 documents dans lesquels figure le nom de mon grand père orthographié à l’allemande. Je vais essayer de me rendre dimanche au CDJC de Paris, me procurer des copies. Je ne sais pas pourquoi c’est eux qui en sont les gardiens, parce qu’il ne me semble pas qu’il s’agisse de religion ici, mais bon, c’est comme ça , je poserai la question de toute façon. Je ne sais pas vraiment d’ailleurs si mon grand père était juif ou catholique ? Ou s’il avait même des idées religieuses. Il est nommé sur différents documents qui ne semblent pas faire référence à un culte   mais plutôt à une appartenance politique, aussi honni d’ailleurs par les nazies que les juifs à l’époque, car il s’agit de communisme.

J’ai hâte de tenir ces documents entre mes mains. J’ai hâte de pouvoir les interpréter et ainsi redonner vie une nouvelle fois à Stasciek. Comprendre aussi l’itinéraire qu’il choisi de suivre, peut être même les raisons, les circonstances de son arrestation en février 42.  En complément, J’ai néanmoins, écrit au Musée de la Résistance Nationale, ainsi  qu’au centre des archives interarmées à Caen, pour compléter mes recherches sur  son arrestation, et éventuellement retrouver le registre d’écrou de la prison de la Santé où il pourrait figurer.

Ya plus qu’à !

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